Survivre au chaos (accroche-toi, c'est du lourd!)
Ça fait un moment que j’ai pas posté ici. J'ai vécu une période de chaos assez intense, et je suis de retour pour te partager mon freestyle imparfait mais fonctionnel.
La rentrée 2024 (et le reste de l’année jusqu’à maintenant) a été mouvementée. Et je t’emmène dans ma tête, un peu comme une étude de cas en situation réelle. Je te partage comment j’ai survécu à un chaos absurde, et comment tu peux toi aussi reprendre la main quand tout part en vrille. Le but : que tu puisses y trouver des ressources et des réflexions, si tu fais face en ce moment à un chaos.
Contexte : Une avalanche de situations à gérer
Jeudi 26 septembre
Le gouvernement a décidé de “supprimer mon compte France VAE” et par la même, le financement de celle-ci. Aucune explication, c’est automatisé et ça finit par “merci pour votre compréhension”. Lol. La veille au soir, je posais les derniers mots de la conclusion.
Un autre mail du jour m’annonce la faillite d’une entreprise dont j’étais cliente. Mon voyage de février est annulé. J’ai peu de chance de récupérer l’argent prélevé. Il va falloir faire des démarches administratives.
Je gère la faillite le soir-même : Ça prend un temps fou, mais c’est fait. Je mets de côté le mail de la VAE, je surveille de loin : ma fédération (❤️ sur eux) s’occupe du sujet, inutile de m’en préoccuper maintenant.
Mercredi 02 octobre
En m’habillant ce matin, je vois quelque chose de bizarre dans mon cou, un gonflement. J’en parle à ma MG rapidement lors du rdv prévu pour autre chose. C’est bénin, on va voir pour faire quelques examens. J’oublie.
Mardi 08 octobre
On nous propose de contacter l’assurance de l’entreprise en faillite. Ce que je fais… et ils refusent de dédommager les clients pour une obscure raison. Ça m’énerve. Je prends contact avec une juriste.
Mercredi 09 octobre
Le contrôle de routine pour le problème de santé de la semaine dernière a révélé qu’il est multiple et “peut être un peu plus sérieux que prévu”. On doit investiguer par biopsie. Impossible de trouver un rdv pour le faire, malgré une vingtaine d’appels. Je flippe.
J’ai besoin d’être aiguillée (ce jeu de mot est affreusement involontaire). Je vois un généraliste en visio le soir-même pour mieux comprendre la situation/me rassurer. Il me propose de passer d’autres examens, de revoir mon MG. Je prends les rdv.
Jeudi 10 octobre
Nouvel examen qui ne mène à rien de neuf.
Au bout du 23 ou 24ème endroit appelé, je trouve un rdv pour dans un mois. Ça m’a pris 2 après-midis, et il y a un dépassement exorbitant.
Jeudi 17 octobre
Mon correcteur de la VAE décale notre rdv. La VAE est donc en pause dans la pause. J’étais déjà découragée, ça me met un coup dans l’aile. Je me raccroche aux efforts déjà réalisés : j’ai travaillé des heures pour ce dossier, il n’est pas question d’annuler.
À la suite du RDV avec l’avocate concernant l’entreprise en faillite, j’écris un long mail pour contester la décision prise par l’assurance. C’est un peu le prix de ma tranquillité d’esprit de prendre le temps de le rédiger.
Mercredi 23 octobre
Deuxième liquidation judiciaire. Au moins, je suis rodée au process.
Ça m’embête mais me permet de ne pas perdre plus d’énergie/argent dans des procédures judiciaires. Je fais la déclaration de créance de la foulée, puis suis le dossier de loin, ce n’est plus de mon ressort.
Samedi 07 décembre
Décès dans la famille. Dur dur. La fatigue émotionnelle est à son paroxysme. Cette période est difficile, et on essaie de dédramatiser en se disant : “au fond, qu’est-ce qui pourrait être pire?”.
Mercredi 19 décembre
La réponse à la question posée 2 semaines plus tôt ne se fait pas attendre, on m’apprend (en visio dans un coworking) que je suis gravement malade. Au bout de quelques semaines, ma santé deviens ma priorité numéro 1 et absolument tout le reste se met en pause ou passe au second plan (“un jour peut-être”)
Vendredi 04 juillet 2025
Tout cela nous amène en juillet. J’écris enfin la fin de ce poste. Et on peut dire que j’ai encore affuté ma résilience depuis décembre.
Ma méthode pour gérer le chaos
Ce genre de chaos, ça peut arriver à n’importe qui - même si je te l’accorde, les probabilités que tout soit imbriqué sont vraiment absurdement ridicules.
Si toi aussi tu es dans un chaos en ce moment, laisse moi te dire comment j’ai arbitré mes choix, maintenant qu’on a planté le décor.
Accepter l’inperfection de la situation : Certains de mes choix et arbitrages pourraient être rediscuté avec du recul, mais l’une des choses que j’ai appris à force d’avoir ce genre de périodes, c’est qu’on trouve toujours à redire après-coup. Sauf que sur le moment, si l’on cherche à agir parfaitement, on est bloqué. Donc on fait au moins pire, et on avance.
S’appuyer sur une expérience déjà vécue : J’ai déjà du affronter ce genre de période par le passé. C’est d’ailleurs ce qui m’a amenée à l’accompagnement. C’est déterminant car ça permet de savoir que je vais réussir à gérer les problèmes d’une manière ou d’une autre. Si t’as l’impression que tu n’y arriveras pas d’un point de vue technique, c’est perdu d’avance, t’essaies même pas. Ensuite, je sais que je peux mobiliser ma résilience pour vivre tout ce processus là le plus sereinement possible. D’un point de vue pratique, même si je ne me sens pas en confiance ou capable, le fait de savoir que je l’ai déjà fait, de me référer à mes expériences passées, permet d’apaiser un peu le stress.
Un pas après l’autre : Je trouve que c’est plus simple de prendre les choses l’une après l’autre, bien séparées.
Je note chaque situation à gérer pour vider mon cerveau.
Est-ce que j’ai un levier d’action sur la situation ou son résultat?
Si c’est non : Je poste-pose ce sur quoi je n’ai pas d’incidence : ça ne sert à rien de m’angoisser dessus puisque je ne peux rien y changer. je suis de loin l’évolution de la situation (ou je l’oublie). Souvent, je me mets un rappel de faire un suivi de la situation, ou je reporte le mail.
Si c’est oui : Je passe à la question suivante.
Quelles sont les tâches dont je m’occupe en ce moment? Est-ce que ça parait réaliste de tout cumuler? Qu’est-ce qui vaut mon énergie? Qu’est-ce qui ne la vaut pas (→ Bucket list pour “un jour peut être”) ? Qu’est-ce que je risque de regretter intensément plus tard si je n’agis pas maintenant?
Si la réponse est non, je continue en me demandant ce que je dois absolument conserver.
Si c’est oui, j’en fais une priorité sur laquelle je vais poser une action prochainement, j’estime le temps et les infos nécessaires pour poser ma prochaine action.
Je détermine dans quel ordre je priorise, de quoi je m’occupe en premier?
parmi toutes les situations prioritaires. Pour le faire, j’évalue l’impact de dégradation de la situation, ma propension à procrastiner mais aussi le niveau de charge mental (à la louche) que cela engendre. Mais mon ordre de priorité est guidé par ma carte du monde personnelle. Ce qui sous-tend de se connaître. Ce n’est pas pour rien si je rappelle dans chaque contenu que c’est essentiel :)
J’agis
Je planifie la prochaine action à très court terme (plus c’est “envahissant” ou sujet à procrastination, plus je pose l’action à court terme). J’agis le plus rapidement possible pour permettre à la situation de se débloquer rapidement. Ça permet de passer à une autre priorité. Si tu regarde chaque blocage plus haut, tu verras que j’ai systématiquement réagi quand c’était possible. Les soucis se règlent rarement spontanément.
Si un sujet est envahissant mais que je n’ai aucune prise dessus, je trouve un autre angle, peut être pour préparer une prochaine action. Cela me permet d’avoir l’impression d’avoir un contrôle dessus. Je me pose toutes ces questions dès que je sens que “c’est trop”, pour délester mes priorités.Mon astuce pour agir même en l'absence de motivation/courage/sens, c’est de se placer dans une optique d’absence de regret.
Parfois, comme pendant ce genre de période, les priorités doivent changer de jour en jour. C’est comme ça. Il faut accepter que l’organisation idéal n’existe pas.
TLDR : À retenir pour faire face au chaos :
Noter tout pour vider ta tête
Identifier ce que tu peux agir ou pas
Prioriser selon impact + énergie + tes boussoles perso
Planifier la plus petite action possible, le plus rapidement possible
Accepter que ça doit être réarbitré souvent
Demander de l’aide sans culpabiliser
Cette période m’a permis d’affûter ma résilience, d’apprendre à prioriser avec plus de justesse, et surtout à demander de l’aide. Ce n’est pas fini, loin de là, mais voir tout ça comme des expériences aide énormément à tenir bon.
Et toi, ça t’est déjà arrivé ce genre de moment où tout se superpose ? Où tu te dis “non mais là, c’est une caméra cachée, c’est pas possible” ?
Si tu vis ça en ce moment, n’oublie pas qu’on peut faire équipe et trouver ensemble des solutions.
À tout vite,
Elisabeth